Daniel SPOERRI : Biographie, de sa naissance à 1963.

Daniel Spoerri naît en mars 1930 à Galati en Roumanie, où il est baptisé du nom de Daniel Isaac FEINSTEIN.

Suite à l’assassinat de son père, tué pour ses origines par les nazis roumains en 1941, Lydia, sa mère, l’emmène lui et ses frères chez sa famille d’origine à Zurich.

SPOERRI évolue donc à travers l’Europe pendant quelques années, et ne commence qu’en 1949 à fréquenter l’école de danse et de théâtre de Zurich. Il reçoit alors une bourse d’études et part pour Paris en 1952 où il aura l’occasion d’approfondir sa passion pour la danse, et où il deviendra danseur professionnel.

Il découvre à Paris le théâtre de l’absurde de IONESCO, de BECKETT et de TZARA. Il décidera de l’introduire à Berne en organisant notamment la première représentation en Allemand de la « Cantatrice Chauve » de IONESCO.

Entre 1057 et 1959 s’ouvre à lui l’expérience de la poésie concrète avec la publication de la revue « Material ». Le succès international de Mat (Multiplication d’Art Transformable) est notamment due à l’adhésion de nombreux artisites comme DUCHAMP, TINGUELY, SOTO, MAN RAY, BURY…

En 1960, il est l’un des membres signataires du « manifeste du Nouveau réalisme » rédigé par Pierre RESTANY. Dans la même année, en tenant compte bien sûr de ses expériences en danse, dans le théâtre, la poésie et les éditions MAT, SPOERRI donne vie à ses premières maquettes composées d’objets retrouvés, les tableaux pièges, par lesquels l’artiste gagne rapidement une réputation internationale.

Le principe créateur et les modalités d’exécution pour ses œuvres sont maintenant connues : les objets simples, quotidiens, parfois banales (préférablement les reliefs tels que les assiettes, les couverts, les cendriers…). Ces objets réunis par hasard sur une table, une chaise, une boîte, sont collés sur cette même table dans la position où l’artiste les a trouvés.

Cet ensemble, colloqué sur le mur, devient un tableau, une sorte de nature morte, non pas réalisée à partir de techniques traditionnelles de peinture, mais réelle, réalisée par les objets eux-mêmes, comme pris au piège par le sort.

L’artiste étant le principe même de « tableaux pièges » à la littérature : en 1961 et 1962 il écrit « la Topographie anecdotée du Hasard » où il décrit minutieusement tous les objets qui se trouvent par hasard sur sa table le 16 octobre 1961 à 15h47.

Entre 1961 et 1963 l’activité devient intense au niveau international. Il expose au Moma de New-York, au Stedelijk Museum d’Amsterdam ou encore à la One Gallery Of London.

En 1963, il tient une exposition d’art à Paris : « Restaurant de la galerie J ». Pour deux semaines la galerie se transforme en restaurant où les critiques d’art deviennent des garçons et où les tables utilisées par les clients deviennent une œuvre d’art à part entière. Il exposera la même année à la Gallerie Zwirner de Cologne.